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Photo du rédacteurJean-François Grard

Retour à la nature - Arnaud Doin

Dernière mise à jour : 26 juil. 2021

Retour à la nature, un portrait entre déconnecter, réinventer et redécouvrir.


Le récit posté ci-dessous s'inspire librement de l'entretien mené par Charlotte avec Arnaud Doin. Si vous désirez écouter cet entretien, vous pouvez le retrouver ici


Les récits de cette collection s'inspirent des entretiens passionnants menés par @Charlotte Desrosiers Natral dans son podcast 'Pourquoi pas moi?', podcast que vous pouvez retrouver ici.


@PourquoiPasMoi-Lepodcast vous offre des #interviewsinspirantes où des personnes qui ont un jour rêvé changer de vie, ont osé écouter leur petite voix pour franchir le pas.


Je remercie Charlotte de m'avoir donné l'autorisation de m'inspirer de ses entretiens.


Regarde bien petit. Respire. Prends une bonne bouffée d’air frais. C’est ce que nous te proposons ici. Va, cours, vagabonde, observe, caresse, cajole, découvre. Nous t’offrons un coin de verdure.


Ici, tu retrouves tout ce qui m’a toujours passionné, les constructions, les cabanes, la campagne, la vie au grand air. La nature, dans son plus simple appareil. C’est l’expérience que tu vivras si tu viens nous rejoindre. Viens entourer les arbres de tes bras, viens poser ta joue sur le lapereau. Viens, viens te balader.


Redécouvre ou découvre simplement, quitte ta grande ville, quitte cette mégapole où la nature a mis les bouts.


Ce bout de terre, j’y ai remis les pieds passé le cap de la quarantaine. J'avais passé les années précédentes à créer et organiser des évènements jusqu'au jour où j'ai revendu ma boîte. Ce jour-là, j'ai relâché la pression.


J'ai alors souhaité casser la routine, me réinventer. Réinventer un avenir. Sortir de ma chrysalide. Sans prendre de risques inconsidérés non plus. Je n'étais pas le seul que mes choix impactent. Je n’ai pas trop le droit de me planter.


J'avais au fond de moi un projet qui grandissait depuis quelques temps. Je reçus un premier accueil glacial comme le vent du Nord. Ce n’était pas la bonne saison pour déployer mes ailes.


Il me fallait d'abord redécouvrir la terre de ma jeunesse. Avec le temps, j'étais devenu un bon Parisien, qui redescendait de temps en temps replonger ses racines dans les forêts de son enfance. J'y allais construire des cabanes originales, cabanes de récup' qui se fondaient dans la nature, cabanes enterrées dont seules dépassaient les fenêtres.


J'avais le soutien de ma femme, obligée de me partager chaque week-end avec la nature et les animaux, comme mes proches et mes potes dans le temps.

Je voulais offrir mes logements qui sortaient de l'ordinaire aux entreprises, un endroit où j’organisais pour elles des séminaires différents, comme ces fois où j'ai planté des yourtes dans les parcs des châteaux. Le plus important pour moi étais d'offrir un bol d'air et de campagne.


Je voulais également offrir cela aux familles qui s'entassent dorénavant en ville ou dans les banlieues, dans des apparts sans vue sur la nature, dont les enfants ne connaissent des animaux que ce qu’ils en voient à la télévision ou derrière les grilles des zoos. Même si, chaque année, s’ils en ont les moyens, ils s’envolaient s’entasser vers des plages bondées, sans connaître les merveilles qui se trouvent si proche de chez eux.


Je voulais leur offrir des madeleines de Proust, des choses vraies, authentiques. Je voulais les décoller de leurs écrans pour qu’ils ouvrent à nouveau les yeux sur la beauté du dehors.


Nous avons alors, ma femme et moi acheté une ferme et les quelques hectares de terre environnant, au centre d’une verte campagne. Ces terres n'avaient aucun potentiel agricole en dehors d'y accueillir troupeaux et bestiaux. Nous avons du prendre notre bâton de pèlerin pour convaincre les édiles locaux et les banques de l’intérêt de ce projet, de ce que nous pouvions faire avec cette terre de silex inexploitable.


Je ne croyais pas pouvoir un jour lancer un tel projet. J'étais plutôt mauvais élève. J'ai eu mon bac hyper tard. Mais mes parents nous avaient depuis toujours appris à nous débrouiller. Je bossais pour payer mes études. Je suivais des cours du soir et travaillait en parallèle dans une boîte de jeux vidéo. Une jeune boîte dynamique, à l’esprit entrepreneurial. L'entrepreneuriat était une histoire de famille, de génération, frères et soeurs lancés dans des aventures régénératives. Bonne bouffe, chambres confortables, et activités de loisirs proches de la nature.


Aujourd’hui, mon projet a surtout pour but de procurer du plaisir à ceux qui visitent le lodge, pas nécessairement à faire de l’argent. Je vais à Paris la semaine pour promouvoir le lodge et le week-end, je prête main forte à ceux qui le gèrent au quotidien. Je revis en campagne. Je retrouve l’énergie de ma jeunesse. C’est prenant. L’organisation est chronophage. S’occuper de tout ce petit monde prend du temps, et pourtant, je voudrais renouveler l’expérience ailleurs. J’accueille des stagiaires, je parle de mon parcours dans des écoles pour donner goût à d’autres de se lancer dans ce type d’aventure. Revenir aux sources, tisser un lien avec les producteurs locaux, insérer tous les acteurs qui nous entourent.


J'ai eu de nombreuses peurs en développant ce concept. Je voulais donner l’envie de venir, l’envie de nous suivre. Je voulais passer au-delà de nos peurs, effondrer les barrières pour offrir un endroit qui plait. Donner une nouvelle vision du monde aux enfants qui y passent, aux familles qui se redécouvrent. Tout cela déconnecté de la vie quotidienne, et connecté à la nature, à la liberté, à l’assurance.


L’endroit n’est pas encore parfait, mais chaque personne qui vient y vit une expérience plus qu’agréable. Ils reviennent à la nature.


J’ai cru en ma petite étoile, j’ai osé me lancer, touché à mes rêves, et je n’ai rien lâché. J’ai toujours gardé dans un coin de la tête l’idée que ça ne pouvait pas marcher, ce bouton off qui me ferait arrêter mais que je n’ai pas encore activé.


Parce que pour le moment, j’ai ma bonne étoile qui veille sur moi.

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