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  • Photo du rédacteurJean-François Grard

Chemins de vie croisés - Laurence Dumas

Dernière mise à jour : 26 juil. 2021

Combattre les maux par les mots, un portrait entre mots, réhabilitation et sensibilité.


Le récit posté ci-dessous s'inspire librement de l'entretien mené par Sylvie avec Laurence Dumas. Si vous désirez écouter cet entretien, vous pouvez le retrouver ici.


Les récits de cette collection s'inspirent des entretiens passionnants menés par @Syvie Richard dans son podcast ''Heureux et surdoués', podcast que vous pouvez retrouver ici.


Le podcast Heureux et surdoués vous fait découvrir des portraits positifs et inspirants de personnes haut potentiel en paix avec leur mode de fonctionnement.


Je remercie Sylvie de m'avoir donné l'autorisation de m'inspirer de ses entretiens.


Différente ? Je dirais plutôt que je ne me suis jamais sentie vraiment connectée avec les autres. Leurs blagues me faisaient poliment sourire alors que les miennes les laissaient indifférents. Un jour, j'ai rejoint un groupe. Mes blagues ont fait rire et le décalage que je ressentais depuis si longtemps s'est atténué. Je me trouvais enfin au milieu de personnes qui me comprenaient et me correspondaient, qui voyaient le monde comme je le voyais. Le groupe était composé de personnes de tout horizon, de tout âge, de toute classe sociale.


Avec elles, je pouvais lâcher le frein, laisser mon cerveau s’emballer et les idées s’envoler en tous sens, sans contraintes. Un plaisir physique en tous points. J’étais jeune, trop jeune, pour prendre en compte les autres caractéristiques de mon fonctionnement : ma grande, trop grande sensibilité peut-être, l’empathie dont je pouvais faire preuve, et mon idéalisme.

J'ai redécouvert ces caractéristiques en pleine crise de milieu de vie, au moment où je me suis demandée qui j’étais et où j’allais. Après quelques temps, je suis retournée dans cette association qui m’avait si bien accueillie plus tôt. J'y ai appréhendé ce qu'était mon hypersensibilité auprès de ces pairs qui reflétaient si bien ce que je projetais. Ce n’étaient plus les mêmes personnes que j'y rencontrais, ce n’étaient plus des bêtes de foire, des bizarres, c’étaient des personnes accomplies, épanouies, des gens terre-à-terre et des gens hauts perchés, des geeks, et des littéraires.


J’ai passé mon bac très tôt et mené à bien mes études de médecine. Ces études et la médecine en général ont nourri ma soif de connaissance, mon besoin d’aider mon prochain. J’adorais étudier le corps humain, le décortiquer, le décomposer, l’émietter pour mieux le modéliser. J’y prenais énormément de plaisir intellectuel. Je me suis retrouvée piégée, bloquée dans mon mental.


Je restais pourtant en légère connexion avec mon corps à travers le corps des personnes que je soignais, par le toucher. J’ai continué à explorer d’autres domaines, d’autres zones extérieures à la médecine traditionnelle. J’ai approché l’énergétique, l’homéopathie. J’ai appris l’acupuncture, m'ai j’arrêtais régulièrement ces formations avant d’en atteindre la fin.


Je me sentais à ma place dans le monde médical, même si il y avait un je-ne-sais-quoi qui me gênait encore. Je m'en suis éloignée pendant un temps pour exercer un boulot plus administratif. Après quelques temps, le contact avec les patients, leurs émotions, les intuitions que je ressentais me manquaient. Je devais continuer à creuser pour mieux me cerner, aller plus loin.


J’ai vécu alors une période d’instabilité au point de vouloir tout et le contraire de ce monde médical d’où je venais: ouvrir une librairie, un salon de thé, tout mais autre chose. J’ai traversé une longue période pendant lequel j’ai fait le deuil de mon métier de médecin.


Je voulais toujours aider les autres, les accompagner dans un parcours de libération. J’ai suivi une formation de coach, pendant laquelle j’ai approfondi les caractéristiques du haut potentiel. J’ai également regoûté au tarot de Marseille, cette discipline ésotérique que j’adorais pratiquer avec mes copines pendant les années de médecine.


A cette époque, chacune empruntait une seule voie, un seul chemin, tracé pour une éternité, alors que maintenant, les voies multiples sont moins dissonantes et plus acceptées. On peut être médecin, et tirer les cartes.


Mon chemin de vie, mes chemins de vies se sont croisés, écartés et enfin réunis. J’utilise maintenant le ‘Et’ au lieu du ‘Ou’. Je combine autant que je dissocie. Je suis un chemin, je le trace, je le vis au jour le jour sans savoir où cela me mène. Je m'épanouis sur ces chemins.


Toutes mes facettes font partie de moi. Il n’y en a pas une ou l’autre, une puis l’autre. Il y a un tout. Je suis moi, je suis stable, sans comparaison. Je parviens à mettre en avant ce qui peut intéresser l’autre, en fonction de ce que je ressens.


Ca ne facilite pas la communication, en général, parce que c’est difficile de réellement cibler une seule chose, en trois quatre lignes. Depuis toujours, j'ai du mal à me faire comprendre, à bien utiliser les mots, à bien m’exprimer, à bien communiquer. Je me fais accompagner, pour pouvoir communiquer ce qui est important. Pour me structurer. Pour mettre en évidence ce chemin que j’ai parcouru, de ma grotte à ma propre libération.


Tout ce chemin, je ne l’ai pas fait seule et je conseille d’ailleurs de le faire accompagné. J’ai pu le faire en partie pendant ma formation de coach. Je me suis libérée en travaillant mes émotions et mes croyances. J’avais suivi mon intuition, qui me disait de prendre ce chemin, et j’ai bien fait.


Depuis lors, je suis mes intuitions, parce qu’elles sont puissantes. Je sens dans mon corps, ce qui est bon pour moi, si je dois aller quelque part ou ailleurs. Je m’écoute. Je fuis le côté ‘bof’ des rails qui peuvent paraître brillants, parce qu’ils ne me parlent pas. Je fais confiance à mon ressenti, à qui je suis.


J’ai eu cette chance, à un moment de mon existence, de croiser des personnes qui me ressemblaient et auprès de qui mon décalage s’atténuait. Des personnes qui résonnaient avec qui j’étais, différentes, mais proches. Je suis heureuse d’avoir découvert toutes ces personnes qui m’ont tiré vers le haut, et de m’être découverte, moi, dans mes caractéristiques, qui ne sont pas nécessairement l’apanage des surdoués. Je suis ce que je suis, unique, et différente, simplement. Moi.

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