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  • Photo du rédacteurJean-François Grard

L'Alléluia d'une rencontre - Valérie Marie

Dernière mise à jour : 26 juil. 2021

L'alleluia d'une rencontre, un portrait entre passion, obstination et rencontre.


Le récit posté ci-dessous s'inspire librement de l'entretien mené par Jean-Michel avec Valérie Marie. Si vous désirez écouter cet entretien, vous pouvez le retrouver ici


Les récits de cette collection s'inspirent des entretiens passionnants menés par @Jean-Michel Rallet dans son podcast 'Changement de vie (in)volontaire', podcast que vous pouvez retrouver ici.


@Changementdevie(in)volontaire vous offre des #interviewsinspirantes où il est allé à la rencontre de femmes et d’hommes connus, ou pas, tous très inspirants, qui racontent comment un jour, leur vie aussi a changé.



Un rendez-vous manqué, des heures d’attente dans un aéroport. Un piano qui me fait de l’œil. Je me lève pour poser les doigts sur le clavier, me détendre, détendre ceux qui attendent. Je joue quelques notes. Une personne s’arrête et se joint à moi. L’Alléluia s’élève dans le hall des pas perdus. Un inconnu nous filme. Je lui propose de me transmettre la vidéo. Je l’envoie à mes proches, la poste sur mes réseaux. Je prends l’avion. Lorsque j’arrive à l’hôtel, j’ouvre mon téléphone. Les vues ont explosé. Le lendemain, je reçois de nombreux messages d’encouragement.


J’ai persévéré pendant des années et je touche à ce moment-là de nombreuses personnes.

Lorsque j’étais enfant, je rêvais d’être pianiste. A la maison, je dessinais à la craie, sur la table, les touches d’un clavier. J’ai appris le piano depuis mes six ans. A la maison, nous sommes quatre enfants dans une famille au style atypique.


A l’école, je suis plutôt bonne élève. Le piano est une passion pour laquelle mes parents m’encouragent, même si pour eux, ce n’est pas un métier. J’ai 17 ans quand je referme le clavier sur mes rêves. Pendant 20 ans, je n’y poserai plus les doigts. Jouer quelques heures par semaine ne me suffit pas. Alors, autant tout arrêter.


J’ai suivi des études de commerce et je suis devenue cadre supérieure dans une entreprise, pour m’y frotter au monde des humains. Avec le temps, la routine s’est installé, néanmoins, mon rêve n’est pas revenu.


Le hasard, une rencontre et tout bascule. Un stupide accident devant l’école avec une jeune fille, une banale histoire de constat qu’elle me propose de remplir chez elle. J’entre dans son appartement pour le rédiger et je vois partout, à même le sol, un grand nombre d’instruments, des photos artistiques pendues au mur. On discute quelques temps et je découvre qu’elle vit de ses photographies, de sa passion.


Cette rencontre m’interpelle. Ma vie de responsable marketing est insipide. Je m’aperçois qu’on peut vivre de sa passion. Pendant quelques jours, je retourne cette rencontre dans ma tête. J’oppose passion et raison.


Je décide alors de reprendre ma vie en main. Je me rends compte que la musique me manque, que je veux pouvoir jouer continuellement. J’en parle à mon mari, qui me soutient, me rappelant que cette voie est périlleuse, que peu en vivent. Pour beaucoup, je disjoncte, je pars en vrille.

Malheureusement, je n’ai aucune relation dans le milieu. Je dois me faire connaître, partir du pied de la vague si je veux atteindre le sommet. Je découvre les réseaux sociaux, leur force. Je me filme au piano, je poste des vidéos de reprise, j’espère.


Je n’attends pas de miracle. Pour augmenter ma visibilité, je mets ma vidéo sur twitter, j’y tague de nombreux peoples, en espérant qu’ils la retweetent.


Je voulais que ça aille vite, je n’avais pas le temps d’attendre. Je laissais tomber des revenus confortables, des responsabilités. Je devais être vue rapidement. Pour ça, je devais créer un buzz.


Quelques temps après, un auteur italien prend contact avec moi. Il aime ce qu’il a vu et me demande si je peux composer quelques musiques pour une de ses pièces de théâtre. Il en souhaite trois, j’en compose douze. Il ne peut choisir. Nous faisons un album ensemble et je joue mes compositions devant 200 personnes. C’est pour moi une deuxième naissance.


La vie d’artiste est difficile. Certains me repèrent, mais je ne parviens pas à faire le buzz espéré. Je compose entretemps une musique pour un documentaire sur une télé italienne. J’alterne les hauts et les bas, et je m’éclate de plus en plus dans ma musique.


Après 5 ans, je vis un moment compliqué. Je m’essouffle, j’hésite, je n’y arrive pas. Je prends une décision importante. Je me laisse 6 mois. Pas plus. Autrement, je bifurque.


C’est en partant pour un rendez-vous avec une maison de disques, que le hasard décide d’intervenir. Alleluia.


Ce moment à l’aéroport, c’est un instant de grâce pour moi. Un renouveau. Je m’attendais à ce que ma vidéo fasse mille vues, peut-être plus. Mais lorsqu’elle a atteint le million, je bouillonne. Je peux ouvrir une bouteille de champagne, c’est fou. Je passe même au JT.

5 ans, il m’a fallu 5 ans pour que ma nouvelle carrière décolle, pour être reconnue au moment où j’allais abandonner. 5 ans pour m’aligner à ma passion, 5 ans pour en faire mon métier. 5 ans pour arrêter de travailler. J’ai envié ceux qui disaient qu’ils vivaient et mourraient sur scène. Ceux qui disaient qu’ils avaient enfin trouvé ce qui leur permettait de se lever le matin.


La vie nous envoie des signes. Aujourd’hui, j’y suis attentive parce que deux rencontres ont changé ma vie. Je suis passée à l’action. Ça a pris le temps qu’il fallait. Je me suis jetée de la falaise et j’ai ouvert les ailes, avant de m’écraser. Je vis au quotidien des choses extraordinaires.


A un moment, j’ai pris un risque, un gros risque. J’ai traversé des tempêtes. J’en ai appris beaucoup. Je suis sorti grandie de toutes ces épreuves et je me suis trouvée.


Je suis devenue pianiste, mon rêve de toujours. J’ai repris mon destin en main. Je compose, je fais des concerts, je donne des conférences, je témoigne.


J’espère inspirer.

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