Ce récit est né d'une rencontre avec une personne sortant de l'ordinaire. Je la remercie de s'être confiée à moi, dans un moment hors du temps. Un moment de partage et d'écoute.
Je tiens à la remercier ici de m'avoir fait confiance.
« Merci, je me sens libéré. »
Mon dernier client de la journée. La porte du cabinet refermée, je peux enfin souffler un peu. Là, à quelques mètres de la maison, je viens encore de passer une journée qui me réjouit. Je me sens à ma place.
Et pourtant, la route pour y arriver était longue. Et je me suis trompé de chemin à plusieurs moments.
Je me souviens des mots de ma mère lorsque je lui ai dit que je voulais faire des études de médecine : « Regarde ton père, il tombe dans les pommes dès qu’il voit du sang. Tu lui ressembles tellement à ce niveau. Je ne crois pas que la médecine soit faite pour toi. »
Ça a mis un frein à mon envie d’aider les autres. Une solution, suivre les copains. En route pour devenir ingénieur. Un détour de plus de vingt ans sur mon chemin.
Je croyais que bifurquer en fin d’études vers le domaine biomédical allait me permettre de reprendre le chemin du soin à la personne, mais bon, c’était juste un soubresaut. Ce n’était pas maintenant que j’allais suivre ma voie.
Vingt ans, vingt ans que j’ai travaillé dans ma passion de jeunesse, la bande dessinée. Enfin, je ne me suis pas vraiment passionné pour ce que je faisais. Rien à voir avec le fait d’écrire des histoires, d’écrire des scénarii. J’y ai développé une ligne de produits informatiques.
Après deux ans dans cette entreprise, j’avais compris que je devais changer de voie. Et pourtant, ça m’a pris vingt ans. J’étais bloqué. Je ne pouvais pas prendre de risques. Cependant, j’aurais bien franchi la porte de sortie de l’entreprise pour aller explorer d’autres horizons. Mais j’étais bloqué, une jambe d’un côté de la barrière, une de l’autre. Hurlant pour que quelqu’un m’aide, pour que quelqu’un me dépose sur le trottoir et me dise, « Va, explore, prends des risques, vis. »
Pourquoi n’y arrivais-je pas ? J’ai cherché, j’ai scruté, je me suis formé, je me suis aidé. J’ai découvert de nombreuses techniques qu’y m’ont permis d’y voir plus clair. Et surtout de comprendre pourquoi je ne pouvais franchir les limites sécurisantes de mon jardin. Cette sensation d’être calé au sommet d’une barrière, je l’avais réellement vécue dans mon enfance, et j’avais ressenti cette frustration que je sentais encore maintenant.
J’avais enfin compris, j’ai imaginé une nouvelle solution. Je pouvais aller de l’avant. J’ai quitté l’entreprise pour enfin me lancer sur la voie dont j’avais toujours rêvé. J’étais prêt à faire bénéficier mes proches et ceux qui le désiraient de tout ce que j’avais appris sur mon parcours.
Tout n’a pas été facile pour autant. Je devais maintenant mettre sur pied mon activité, et j’allais encore rencontrer de nombreuses difficultés. Trouver des clients, faire rentrer de l’argent. J’avais la chance cependant d’avoir mis de côté un peu d’argent. Mais la situation n’allait pas pouvoir durer comme ça longtemps.
Je devais trouver d’autres solutions. Je me disais que je pourrais enseigner. J’avais un bagage scientifique solide et j’ai fait ce qu’il fallait pour pouvoir transmettre mes connaissances. Mais l’enseignement tel qu’il est proposé, ne me convenait pas. Ce n’était pas ma voie. Je rêvais d’un nouvel enseignement. J’ai rejoint des groupes qui me permettaient de construire cette école de demain, mais c’est une autre histoire. Une voie de traverse à mon activité.
Je devais également me faire connaître pour que mon activité prenne forme. Je ne disposais pas de toutes les compétences pour le faire. J’ai alors été accompagné, j’ai profité des aides qu’on me proposait. J’ai intégré une structure qui a tout remis à plat et qui m’a permis d’améliorer ma communication.
J’ai également proposé des ateliers pour me faire connaître, des ateliers qui permettaient aux personnes qui y assistaient de vivre mes techniques. C’était une nouvelle corde à mon arc.
Pour pouvoir continuer, j’ai cependant dû reprendre un job sur le côté, un job qui me permettait de vivre au quotidien. Mes besoins ne sont pas immenses, je vis de peu, mais je devais gagner de l’argent.
Et je me passionne également pour d’autres choses, pour tous ces projets qui visent une transition dans nos modes de vie, dans le domaine de l’énergie, dans l’enseignement. Je participe à ces projets, j’accompagne les groupes locaux.
Ce que je fais cependant au quotidien, c’est de déprogrammer ce qui est programmé depuis longtemps chez mes patients. Je leur apporte une libération, je leur permets d’aller de l’avant, plus léger. Je prends du plaisir. Et je vais de l’avant
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